Le jour où Stéphane Bern m’a grillé en direct…
Hello
En ce moment, il y a un sujet qui m’obsède, c’est le ghostwriting (je reçois beaucoup de questions sur « devenir ghostwriter »).
Je fais tout pour m’améliorer sur le sujet parce que quand mes clients décident de travailler avec moi pour une création de site internet, une refonte, des articles SEO ou un tunnel de vente entier, ils n’achètent pas tous « du Sélim Niederhoffer ».
Certains aiment bien les blagounettes (que j’ai glissées sur le site de mon client piment.io). Eux, ils ont acheté ma personnalité.
Mais les autres ? Ils ont acheté ma compétence surtout. Ils achètent l’expertise de l’auteur du Guide du Copywriting.
Mais surtout, ils achètent ma capacité à disparaître, à me taire, et à adopter leur tone of voice.
Certains clients veulent de l’exactitude (par exemple pour les longs articles SEO chez Glassdoor)
Certains m’ont appelé pour « humaniser » leurs textes (ils avaient senti mon approche pédagogique bienveillante / amour / sympa lors d’une formation en copywriting en entreprise que j’étais venu dispenser chez eux).
Tout ça, ça reste du copywriting.
Le ghostwriting, c’est différent : c’est bien plus personnel.
Le copywriting, c’est écrire pour des marques.
Le ghostwriting, c’est écrire pour des personnes.
Mes clients en ghostwriting, eux, clairement, ils veulent 0% de ma personnalité mais 100% de ma technique.
Quand j’écris des posts Linkedin pour des PDG, fondateurs, CEO ou CMO, leur demande est toujours la même :
« Il ne faut jamais que ça se sache. »
Alors ils sont prêts à payer cher pour que je n’en parle jamais.
Donc je n’en parle jamais. Et je signe des accords de confidentialité (NDA, we speak English…)
Je ne donne jamais les noms des clients quand je suis ghostwriter, SAUF si le client m’y autorise.
Le seul à avoir accepté, c’est Patrick Bruel 😊
Ghostwriter pour Patrick Bruel ? Ou community manager, tout simplement ?
Mission débutée en 2011, j’étais community manager de Patrick Bruel pour gérer toute son image en ligne.
Et tous ses contenus. C’est là que ça empiète un peu sur le côté « ghostwriter ».
Attention, je n’ai jamais écrit la moindre parole de chanson pour PB. Je suis remercié dans deux albums, pour mon travail de community manager… (et pour ma voix sur une chanson, je vous raconterai ça un autre jour !)
Mon salaire de ghostwriter XXX / community manager ? 2400€ à l’époque. Pour une disponibilité totale.
A l’époque, j’avais mis en place un code simple, souvent adopté par les politiques aussi.
Quand Patrick écrivait lui-même un post sur Facebook, Instagram ou un tweet, il signait PB.
Quand c’était moi, c’était signé #TeamPatrick.
Ça m’énervait, parce que ça prenait trop de caractères sur les tweets, mais c’était OK pour FB et Insta.
Au fil du temps,
Un jeu s’est instauré.
A la fois avec les collègues du bureau, la maison de disque, et les fans.
On a arrêté de signer les messages.
Les messages commerciaux restaient signés #TeamPatrick (pour une question d’image, vous le comprendrez fort bien, l’artiste doit « artister », et l’équipe commerciale, commercialiser.)
(Exemple de messages commerciaux : prenez vos places pour l’avant-première du film, précommandez l’album, ouverture de la billetterie dès aujourd’hui etc…)
Plus la relation avançait avec Patrick, plus je « comprenais » sa voix, son ton. Plus j’étais exposé à sa manière de parler. J’avais la chance de le suivre partout.
Télé, radio, journaux, plateaux de tournage, studio, concerts, press junket…
J’avais un accès direct à son tone of voice, sa tonalité, sa personnalité, sa manière d’être.
Alors ça devenait de plus en plus facile pour moi d’écrire à sa place. Et d’être payé pour ça.
Je passais des journées à trouver des idées, des pistes, des posts.
Je lui soumettais les posts. Quand il validait, j’avais juste besoin d’une photo et c’était gagné.
Quand il retoquait un texte, je repartais au charbon, et proposait une autre version.
Avec le temps, quand on a arrêté de signer PB ou #TeamPatrick, les fans et les collègues chez Sony Music me demandait « Attends, ce post-là, c’est toi ou c’est Patrick ? »
C’est la réussite ultime pour un bon ghostwriter :
Devenir indétectable.
Devenir un fantôme.
Devenir l’écrivain de l’ombre.
De 2011 à 2019, j’ai adoré ce poste de community manager auprès de Patrick Bruel, surtout la partie ghostwriter (trouver les idées, rédiger).
J’aimais aussi beaucoup la partie « communauté », les fans super sympa, mais un peu moins la partie « gérer les sales trolls et les menaces de mort ».
Une seule personne a su qui était derrière le compte de Patrick Bruel…
Pendant toute cette période, une seule personne m’a grillé, en direct… Stéphane Bern, dans un studio de radio un jour.
Je pense qu’il passe tellement de temps dans des manoirs et des châteaux hantés… que les fantômes, il les repère !
C’était lors d’un flash info, Stéphane et Patrick écoutaient le flash. Stéphane était sur twitter et voit passer le tweet de Patrick… qui n’avait pas de téléphone dans les mains.
J’étais le seul, dans un coin du studio, en train de lire les réactions au tweet.
Après l’émission, Stéphane Bern est venu me voir, et m’a dit que lui aussi, il cherchait quelqu’un pour écrire pour lui…
Mais ceci est une autre histoire !
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